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Introduction
La loutre, animal extrêmement joueur, aime naviguer entre deux eaux : friande des poissons et mollusques de l’eau de mer, elle raffole également des lagons d’eau douce. Certaines espèces de loutres sont aujourd’hui menacées. Quel est l’état des lieux de la situation ? Quelles sont les menaces ? Les aides mises en place ?
La loutre est un mammifère carnivore, de la famille des mustélidés, dit « semi-aquatique » car ces animaux sont capables de rester de longues minutes en immersion sans reprendre leur souffle. Ses pattes, à la fois griffées et palmées, font d’elle un redoutable prédateur pour les poissons, mais aussi pour des petits mammifères terrestres, des batraciens, et des crustacés.
Il existe de nombreuses espèces de loutres, réparties à la surface du globe :
La loutre cendrée, la plus petite des espèces (80cm), est essentiellement présente en Asie (Sud de l’Inde, Philippines, Indonésie)
La loutre d’Europe, plus grande (jusqu’à 1,2m avec la queue), vit au bord des cours d’eaux. Plutôt solitaire et craintive, elle est présente dans tout le continent Eurasien.
La loutre de mer vit essentiellement dans le Pacifique Nord. Elle possède une fourrure plus épaisse que les autres, qui lui permet de s’adapter à des températures plus basses. Animal plutôt sociable, il vit en groupe de plusieurs dizaines d’individus, et semble doué de compétences de bricoleurs, puisqu’elles sont capables de briser des coquilles de crustacés avec des pierres.
La loutre de rivière sud-américaine, présente sur les bords de fleuves en Amérique latine (centrale et Sud), vit en petits groupes de quelques individus, en général une mère et ses petits. Très peu de choses sont connues sur cette espèce, si ce n’est qu’elle aime se lever tôt pour partir à la chasse !
La loutre de rivière préfère les eaux profondes et claires du continent Nord-Américain. Même si elle aime bâtir sa propre habitation près des rivières, il lui arrive d’emprunter l’abris d’un castor ou d’un rat musqué !
La loutre géante, aime arpenter les forêts tropicales d’Amérique du Sud. Comme son nom l’indique, elle est la plus grande des loutres, sa taille pouvant atteindre 2,4m avec la queue ! Elle fait partie des « grands prédateurs », et peut avaler jusqu’à 3kg de poissons par jour.
La loutre d’Afrique, vit dans les zones humides et les forêts tropicales du continent Africain.
Si certaines espèces de loutres sont en expansion (loutre de mer, loutre d’Europe en Angleterre), de nombreuses autres sont menacées d’extinction. L’espèce la plus en danger est la loutre géante d’Amérique du Sud, mais la population de loutres cendrées en Asie est également en train de réduire.
Ces espèces sont essentiellement menacées par la destruction des zones humides un peu partout dans le monde à cause de projets d’urbanisation. Elles sont également chassées pour leur fourrure, ou utilisées pour la pêche, comme en Asie.
La pollution des courts d’eau par des métaux lourds comme le mercure sont également une menace, notamment pour la loutre géante d’Amérique du Sud. Enfin, la déforestation, qui détruit leur habitat, dépeuple peu à peu certaines zones.
Des mesures sont en cours pour éviter l’extinction des espèces en danger :
en Alsace (centre d’Hunawihr http://www.cigogne-loutre.com/), un projet de réintroduction des loutres et des cigognes a été mis en place, et cela semble fonctionner : en 1991, l’ouverture du premier centre français de reproduction de loutre en captivité a permis la réintroduction en 1998 d’un premier couple de loutres élevées en captivité, libérées dans les plaines alsaciennes.
Au Brésil, j’ai eu la chance d’intégrer pendant deux semaines un groupe de chercheurs de Florianopolis, travaillant sur la loutre à longue queue (loutre de rivière Sud-Américaine). Leurs objectifs sont d’étudier le comportement de cette loutre, de dénombrer la population sur le corridor Océan Atlantique-Lagons d’eau douce de l’île Santa Catarina. Par la recherche et l’analyse de fèces, d’empreintes, et la prise de photographies, ils étudient l’évolution des groupes, leurs déplacements, et leur régime alimentaire. En parallèle, le centre accueille des animaux blessés ou récupérés chez des particuliers (il est interdit d’avoir chez soi des animaux sauvages) par la police environnementale. Le centre espère à terme pouvoir reproduire les loutres en captivité et repeupler le corridor en les relâchant par la suite.
De nombreuses autres mesures sont mises en place (interdiction de la chasse, protection des milieux naturels, sensibilisation...). Même si la sensibilisation du grand public et des décideurs politiques sur le sort de la loutre semble encore timide, par rapport aux grandes espèces en danger comme les ours polaires ou le rhinocéros blanc, on peut espérer que ces plans de protection réussiront à éviter une nouvelle disparition d’espèce, véritable richesse de la planète.