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Le Busard cendré : une collaboration entre deux structures pour un programme de sauvegarde

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28 février 2015 par : Natacha GRIFFAUT

Pourquoi le Busard cendré est-il en danger ?

Le busard cendré est un rapace des milieux ouverts (steppes, plaines, collines, petites montagnes…). Il fait son nid directement au sol privilégiant ainsi les zones à couverture herbacée relativement haute et dense de manière à se dissimuler des prédateurs. La diminution de ses habitats naturels a encouragé l’espèce à s’adapter à d’autres milieux comme les espaces cultivés et surtout les champs de céréales. Mais l’intensification de l’agriculture devient un danger pour l’espèce. En effet, le Busard cendré pond durant la deuxième quinzaine de mai et le temps d’incubation est généralement de 28 à 29 jours. Le premier envol des jeunes à lieu au bout d’un mois, mais ils sont encore dépendant des parents 25 à 30 jours supplémentaires, restant aux alentours du nid.
L’envol des jeunes est souvent postérieur à la date des moissons, ce qui met en danger l’espèce. Chaque année, un grand nombre de leurs poussins périssent dans les barres de coupe des moissonneuses-batteuses.
L’intervention de l’Homme pour réduire cette mortalité est donc nécessaire. Pour cela, de nombreux programmes d’études sont réalisés.
La récupération et le placement en centre de soins des œufs est un des programme mis en place afin de protéger l’espèce.

L’élevage par l’Homme pour un retour à la liberté

A travers ce programme de conservation, nous prendrons l’exemple de deux structures impliquées : le Centre De Soins LPO des oiseaux sauvages, qui prend en charge l’élevage des œufs et des oisillons jusqu’à leur indépendance alimentaire. L’Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage, qui prend le relais pour donner aux jeunes Busards une autonomie totale pour leur permettre le retour dans leur habitat naturel.

Pour réaliser ce projet, le Centre de Soins à besoin de s’équiper d’une couveuse et d’une éleveuse pour garder les œufs, puis les jeunes non plumés à une température constante, d’une volière pour placer les jeunes plus âgés dans un plus grand espace, et de la nourriture (souris).
Le responsable Busard de l’ONCFS devra réserver une parcelle de terrain agricole et y installer le dispositif nécessaire pour réaliser un élevage dit « au taquet ». Il devra aussi avoir de la nourriture pour les jeunes (souris ou poussins).

Concrètement, comment procéder ?

Des œufs de Busards sont apportés au Centre de Soins, puis placés directement dans la couveuse à 38°C et seront retournés toutes les 3h d’un quart de tour. Lors du perçage de la coquille par l’oisillon, il faut bien suivre l’avancée et aider si besoin le jeune à sortir. Une fois le jeune sorti de sa coquille, et après avoir attendu la première défécation, nous le plaçons en éleveuse à 38°C et le nourrissage commence. Dans un premier temps le jeune est nourrit toutes les heures et en faibles quantités, puis les prises sont espacées avec de plus grosses quantités.

Une fois bien recouvert de duvets et dégourdi, le jeune est sortit de l’éleveuse et mis dans une volière ensoleillée (pour fixer de la vitamine D, nécessaire à sa bonne croissance). Des morceaux de nourriture sont laissés à disposition afin qu’il commence à picorer tout seul, mais les nourrissages par l’Homme sont encore nécessaires (mais moins fréquents à raison de 2 nourrissages par jour) jusqu’à ce qu’il mange entièrement seul, alors nous pourrons lui donner des proies entière.

Une fois autonomes d’un point de vu alimentaire, les jeunes sont confiés a l’ONCFS et sont placés dans le dispositif d’élevage dit « au taquet ». Ce dernier est un enclos dans une parcelle agricole, dans un premier temps fermé avec de la nourriture laissée à disposition des jeunes, puis nous ouvrons l’enclos mais on apporte encore de la nourriture régulièrement afin que les jeunes prennent leur indépendance petit à petit, et qu’ils n’aient plus besoin de revenir chercher de la nourriture dans l’enclos. Ils sont alors indépendants.

Résultats et projets

C’est durant l’été 2013 que les premiers œufs de Busards cendrés ont été apportés au Centre de Soins, directement par un agriculteur qui les avait repérés dans son champ. Sur six œufs, 2 jeunes ont pu être relâchés, les quatre autres œufs n’ayant pas éclos. Un a eu des problèmes pour sortir de sa coquille, et est mort durant la nuit, un autre n’était pas fécondé, et pour les deux derniers leurs développements ont été stoppés à un stade peu avancé.

La LPO Auvergne monte un « projet Busard » afin de pouvoir dès 2015 recueillir plus d’œufs afin de mettre réellement en place un grand plan de sauvegarde du Busard cendré. Le Centre de Sauvegarde de Millau étais jusque là le seul à avoir un plan de sauvegarde Busard.

Toutefois, prélever des œufs ou des jeunes et les apporter en centre de sauvegarde n’est pas anodin et peu entrainer une mortalité par le transport, des risques d’imprégnation par l’Homme, et le couple peut vivre l’absence des œufs comme un échec, pouvant impacter sur leur fidélité au site (encore peu d’études réalisées).

Aller plus loin

Prélever les œufs doit être fait en dernier recours, si rien d’autre n’est possible. Il existe de nombreux autres plans de protection comme, la restauration des habitats naturels du busard cendré, la protection physique des nids en milieu agricole par des carrés non moissonnés où se trouvent les nids où par un déplacement des nids lors de la fauche.
Avant tout, il est très important d’aller en amont parler aux agriculteur des parcelles concernées afin de les informer et de les sensibiliser sur cette mortalité, il sera alors possible de leur proposer des solutions.

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