Главная > Actions et Journaux de Bord > Journaux de Bord des Expéditions > Journaux de bord des actions en France > Colloques & Tables-Rondes > Colloque OSI-PANTHERA 2010 > Enseignement et place de l'écologie dans le secondaire : des filières axées sur l'environnement - Elèves du LEGTA de Neuvic
Introduction
Par les Élèves du lycée agricole LEGTA de Neuvic, Bac professionnel « Gestion des milieux naturels et de la faune »
Swan ATIBARD, Thibaut BONNEVAL, Victor BOST, Benoît CHASSAT, Jonathan DUFLOS, Kevin DUPUY, Rémi FEIX, Julien GASSET, Benjamin GORCE, Guillaume HAGNEAUX, Antoine JACK, Gabriel MACHIELSE, William PICART, Baptiste REMOND, Bastien VEBRET, Kevin VIGNON-CHAMBRERIE.
Professeurs : Belinda LEGOUPIL, Justin TIGREAT
Le Journal de Bord
Résumé
Le Lycée Henri Queuille de Neuvic dont la dénomination date de 1986, a été créé dès 1850 sous la forme d’une Ferme École. Après différentes appellations, il est devenu Lycée Agricole Mixte comme nous avons l’habitude de connaitre les lycées aujourd’hui, et c’est un lieu incontournable pour les formations à l’approche des nouveaux métiers aux services des territoires et de la nature.
En 2010, une nouvelle formation est créée : le Baccalauréat Professionnel Gestions des Milieux Naturels et de la Faune. Ainsi, il s’agit d’une occasion particulière pour 16 élèves de cette nouvelle filière de venir présenter leur lycée, leur formation, leur motivation, ainsi que de promouvoir l’enseignement agricole auprès des scientifiques présents à ce colloque.
En effet, avec l’augmentation des problèmes environnementaux, la formation d’un jeune public à la recherche de solutions pouvant répondre à ces problématiques s’impose.
Il s’agit donc, de part les échanges qui suivront cette présentation, de discuter de l’importance de la place donnée à l’enseignement de l’écologie et de l’environnement en général avec les professionnels présents.
Une nouvelle rencontre et l’occasion de réflexions et de débats avec le milieu professionnel pour ces jeunes étudiants...
Présentation orale
Présentation du lycée :
L’Enseignement Agricole a commencé à Neuvic dès 1850 avec la création d’une Ferme École. En 1922, l’École Pratique d’Agriculture et d’Artisanat Rural est créée à l’emplacement actuel du lycée. Elle deviendra École Régionale en 1932 puis Lycée Agricole Mixte en 1961 (1er lycée agricole à accueillir des filles).
Sa dénomination actuelle date de 1986.
Depuis 1991, ce sont près de 500 élèves, apprentis et stagiaires qui fréquentent l’établissement chaque année.
Le lycée Henri Queuille de Neuvic est reconnu nationalement pour l’animation, la gestion des espaces naturels et de la faune sauvage. C’est un lieu incontournable pour les formations à l’approche des nouveaux métiers aux services des territoires.
Neuvic, en plus de son cadre de vie sympathique, est un pôle d’excellence des métiers de la nature.
Les formations proposées :
Cycle détermination lycée : Seconde générale et technologique
Seconde Pro : Nature Jardin Paysage Forêt (Travaux de gestion des espaces naturels ruraux)
Bac Pro : Gestion des milieux naturels et de la faune
Bac Techno : Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant (Aménagement)
BTSA :
• Gestion et protection de la nature/ Animation nature
• Gestion et protection de la nature/ Gestion des espaces naturels
• Services en Espace Rural
L’enseignement au LEGTA de Neuvic, c’est :
un partenariat avec les professionnels qui interviennent en cours
un important réseau de maîtres de stages
des formations sur le terrain
Présentation du Bac pro GMNF :
Le Bac pro Gestions des Milieux Naturels et de la Faune (GMNF)) a été créé suite à la réforme du Brevet de Technicien Agricole (BTA) pour répondre à un besoin de sauvegarde de la biodiversité car celle-ci est en baisse et les agriculteurs n’ont plus la possibilité de gérer à 100% les espaces naturels.
Le ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche a donc créé cette filière cette année dans l’objectif de former des jeunes lycéens aux métiers de l’environnement et de sa protection.
Ce Bac pro en 3 ans se constitue de matières générales, (français, communication, histoire et géographie, langues étrangères, biologie, écologie, physique, chimie, mathématiques, informatique, EPS) et des enseignements spécifiques (gestion et aménagement des milieux, écologie, réglementation, droit de l’environnement) et de 16 semaines de stage pratique en entreprise ou organisme sur 3 périodes.
Ce nouveau diplôme est présent dans environ 50 lycées agricoles, par contre notre option faune aquatique est la seule et unique en France.
Le Bac pro Gestions des Milieux Naturels et de la Faune Aquatique (GMNFA) a la spécificité de nous faire étudier le milieu aquatique en terme de gestion et d’aménagement de ce milieu, nous faisons donc beaucoup de sorties sur le terrain (rivières, étangs, mares) pour établir des IBGN (Indice Biologique Global Normalisé) qui consiste à faire des analyses à un moment précis aux cours du temps, qui permet d’évaluer l’environnement grâce à des macros invertébrés sur le fonds d’un cours d’eau, des relevés de poissons par des pêches aux filets ou électrique, nous étudions également les bassins versants (ensemble topographique d’un cours d’eau qui recueille les écoulements de pluies), nous allons voir différents aménagements (frayère à poissons, passe à poissons, etc…)
Notre formation est composée chaque semaine de 13h d’enseignement général et 17h d’enseignement technique.
Biologie : méthode IBGN, apprendre la lecture d’une carte IGN, réalisation d’une cartographie, notion d’écologie…
Aménagement : transect, lecture d’une carte IGN,…
Le publique en formation et les motivations :
Tout d’abord, certains sont passionnés de pêche, de chasse, ou encore de randonnées. D’autres sont impliqués dans des associations en relation avec la nature (AAPPMA : Associations Agrées pour la Protection de la Pêche et du Milieu Aquatique).
Ensuite, le contenu de la formation est également très important puisque c’est ce qui va permettre aux élèves d’être en contact direct avec le milieu professionnel lors des réalisations en chantier-école, stage, sortie, ...
_ Enfin, dans certains cas, la profession des parents influence grandement la décision de l’élève: guide de haute montagne, garde de chasse, garde communale, agriculteurs, milieu associatif comme l’AAPPMA.
L’enseignement agricole :
L’enseignement agricole dépend du Ministère de l’Agriculture. Il s’agit d’un système éducatif complet qui offre une variété de parcours de formation allant de la classe de 4ème jusqu’aux diplômes d’ingénieurs, en passant par les CAPA, bacs, BTS et licences professionnelles. Tous les diplômes de l’enseignement agricole peuvent être préparés par voie scolaire, par apprentissage, en formation continue, à distance ainsi que par la validation des acquis de l’expérience.
Les établissements publics d’enseignement agricole sont chargés de remplir cinq missions:
La formation initiale et continue (début de formation complète en tant qu’étudiant / ou formation en tant que salarié)
Le développement et l’expérimentation (prêt de terrains du lycée à des scientifiques pour des expériences)
L’animation rurale et la coopération internationale (échange d’élèves avec l’étranger, journée champignon, ...)
L’insertion scolaire, sociale et professionnelle, fédérée dans un projet d’établissement.
Le développement territorial : un établissement d’enseignement agricole, au travers de ces missions, n’est pas seulement un lieu de formation, il est aussi un acteur du développement, fortement inséré dans son territoire (exemple : TP servant au territoire)
Pour remplir correctement chacune de ces missions, un établissement public dispose d’atouts certains :
La présence d’ingénieurs, de chercheurs, de professeurs et d’animateurs socio-culturels
L’existence d’une exploitation agricole et d’un centre de ressources.
L’enseignement agricole public comporte à la fois un enseignement secondaire technique et un enseignement supérieur.
Les établissements d’enseignement supérieur publics sont au nombre de 12.
Au niveau local, les Établissements Publics Locaux d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles (EPLEFPA) regroupent le lycée ainsi que le CFA (Centre de Formation d’Apprentis), le CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole), l’exploitation agricole ou l’atelier technologique, le centre hippique, etc...
Au niveau régional, la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt a en charge l’enseignement agricole public, par l’intermédiaire de son Service Régional de la Formation et du Développement (le SRFD). Ce service est l’équivalent du rectorat de l’Éducation Nationale. Il est autorité académique pour l’enseignement agricole, par délégation. Son organisation comprend plusieurs services dont :
• Le service des examens
• L’animation, l’expérimentation, l’agriculture durable
• La formation continue et l’apprentissage
Les différentes formations de l’environnement :
Différentes formations liées à l’environnement dans l’enseignement technique agricole (Ministère de l’Agriculture) ont été élaborées ou sont en cours à partir de référentiels, selon les niveaux de qualifications attendues.
Formations techniques et professionnelles :
Brevet d’Études Professionnelles Agricole (BEPA) « Aménagement de l’Espace » et Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole (CAPA) associés dans les spécialités : Travaux Forestiers, Agent d’Entretien de l’Espace Rural, Travaux Paysagers.
Créer, aménager et entretenir des jardins ou des espaces verts. C’est avant tout avoir une connaissance des végétaux, des écosystèmes et du fonctionnement des équipements.
Brevet de Technicien Agricole (BTA) dans trois spécialités liées à la production : Techniques Forestières, Jardins et Espaces Verts, Gestion de la Faune Sauvage.
Cette formation permet de participer à la surveillance des forêts en tant qu’agent assermenté chargé de mission de police judiciaire et de toute les missions de technique forestière, d’aménagement du milieu naturel mené par l’ONF.
Ces diplômes (BEPA et BTA) sont en cours de remplacement, dans le cadre de la rénovation de la voie professionnelle, et deviennent des Bac Pro en 3 ans.
Brevet de Technicien Supérieur (BTS) « Aménagement de l’Espace et Protection de l’Environnement » avec plusieurs spécialités : Gestion et Maîtrise des Ressources en Eau (eau et agriculture, hydraulique en milieu rural, systèmes d’exploitation de l’eau, etc.), Aménagements Forestiers, Aménagements Paysagers, Gestion et Protection de la Nature (avec 2 options possibles « Animation Nature » et « Gestion des Espaces Naturels »)
Formations générales et technologiques :
Dans l’enseignement agricole, les formations générales sont composées de matières axées sur l’environnement et l’écologie, contrairement à l’éducation national où l’on ne retrouve pas ces matières. Ainsi, les personnes qui désirent effectuer des études longues (exemples : Licence, Master d’écologie, Doctorat, afin de devenir chercheur ou ingénieur agronome) peuvent être avantagées dans leurs connaissances.
Classe de 2nde générale et technologique : les enseignements (Écologie, Agronomie, Territoire et Développement Durable) sont orientés vers la découverte des milieux naturels ou cultivés, les technologies de protection ou de mise en valeur de ces milieux, dans une perspective de développement durable et de préservation des ressources naturelles.
Baccalauréat Technologique «Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant» (STAV) : il propose des enseignements généraux et technologiques dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation, de l’environnement et des territoires permettant ainsi l’acquisition d’une culture humaniste, scientifique et technologique commune à l’ensemble des domaines de compétences de l’enseignement agricole.
Ce baccalauréat technologique prépare à la poursuite d’études notamment en cycle supérieur court. Il peut permettre d’intégrer les classes préparatoires aux grandes écoles et peut donner accès à des études universitaires. Grâce aux différentes options les jeunes sortant de STAV ont encore plus de débouchés.
Les futurs métiers : Exemples
Après un Baccalauréat Professionnel :
Garde-pêche :
Il est le gendarme des cours d’eau. Ils sont 750 en France à prendre soin de 450 kilomètres de torrents, étangs, fleuves, lacs ou rivières. Leur mission : observer et améliorer la vie aquatique. Ils effectuent des prélèvements pour s’assurer de la qualité de l’eau et réalisent des inventaires de la population piscicole, veillent à son équilibre et y remédient par des programmes de repeuplement. Ils ont également un rôle d’éducateur vis-à-vis du public.
La plupart des gardes-pêche sont employés par le Conseil Supérieur de la Pêche, établissement public dépendant du Ministère de l’Environnement. D’autres travaillent pour le secteur privé : propriétaires particuliers, sociétés commerciales,…
• Débouchés : variables suivant les années, 20 à 30 postes par an.
• Profil : recrutement sur concours : Les candidats doivent être âgés de 18 à 40 ans et être titulaires d’un Brevet d’Enseignement Professionnel Agricole (BEPA) ou du Brevet des collèges, d’un brevet de natation, du permis de conduire (catégorie B) et posséder les aptitudes physiques pour «un service actif et pénible».
Agent technique d’entretien des cours d’eau :
Il est plus simplement connu sous le nom de garde-rivière. Ils sont 150 à 200 chargés de préserver la propreté et de faciliter l’accès des 270 000 kilomètres de cours d’eau en France. Le garde-rivière repère tout élément polluant susceptible de nuire à la santé des cours d’eau. Le garde-rivière fait également des entretients de berges en débroussaillant, élaguant et en enlevant les obstacles.
• Débouchés : le premier employeur des gardes-rivières est le secteur public (collectivités locales, parcs naturels régionaux, …). Ils peuvent aussi travailler pour des entreprises spécialisées dans l’entretien des berges, des associations de pêche ou de protection de la nature.
Agent et technicien de station d’épuration :
Le technicien est celui qui fait tourner le système d’épuration. Ainsi, les techniciens du laboratoire sont chargés d’analyser et d’interpréter les prélèvements des échantillons d’eau et de boues réalisés sur le site. Ils sont également responsables de l’étalonnage (réinitialiser par rapport à une base fixe).
• Débouchés : en hausse.
• Profil : du CAP à bac + 2, en chimie (pour l’analyse des eaux), électromécanique (pour la maintenance), physique (pour l’instrumentation)… Il faut avoir de bonnes bases en mathématiques, physique, chimie et biologie… et de la passion.
Après un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) :
Technicien de rivière :
Il définit et gère un programme d’entretien, suit les travaux d’aménagement et conseille les directions départementales responsables (DDE, DDA…). Il peut être amené à encadrer les gardes-rivières. Ses attributions et son niveau de qualification peuvent varier d’une région ou d’un département à l’autre. Il travaille le plus souvent pour le compte de collectivités locales ou bien encore d’associations de pêche, de protection de la nature…
• Débouchés : limités.
• Profil : BTS, BTSA, DUT dans le domaine de l’eau et de la protection de l’environnement.
Responsable de réseau d’eau potable :
Composé de stations de pompage, de réservoirs et de canalisations, le réseau de distribution s’étend en France sur 600 000 kilomètres.
Depuis les centres de télé-contrôle des différentes usines de traitement, des responsables de réseau suivent de très près la production d’eau et veillent à sa bonne répartition pour que l’eau arrive sans encombre et régulièrement, à une pression normale, jusqu’aux robinets. Ils sont assistés de techniciens qui travaillent devant des écrans de contrôle et vont sur le terrain parcourir des kilomètres de canalisations qui relient l’usine de traitement aux habitations, pour vérifier l’état de santé du réseau. Le réseau est surveillé jour et nuit. Les techniciens doivent être prêts à intervenir à tout moment.
• Débouchés : stables.
• Profil : BTS Métiers de l’Eau ou BTSA Gestion et Maîtrise de l’Eau
Biologiste :
Il est le scientifique de la nature. Son champ d’action est plus vaste que celui du chimiste. Il intervient sur l’ensemble des espèces vivantes. Il étudie les effets de la pollution sur la faune, la flore ou sur l’homme. Cette spécialité est également appréciée dans le traitement des eaux usées.
Les chimistes, biologistes, géologues, pédologues… sont devenus indispensables pour cerner les problèmes d’environnement qui se posent dans les différents secteurs économiques.
Conclusion :
Nous souhaiterions vous dire que notre formation étant nouvelle, ni nous, élèves en tout début de cursus, ni nos enseignants, n’avons encore le recul pour dire quelle sera notre insertion professionnelle.
Mais ce qui est certain c’est que notre diplôme a été construit avec le milieu professionnel en se donnant 2 objectifs :
Nous donner des compétences techniques et professionnelles applicables dés notre diplôme en poche
Ou nous donner la possibilité de poursuivre des études (BTSA GPN par exemple).
Nos objectifs personnels au sein de cette formation sont liés à nos passions (pêche, faune sauvage, nature…) et chacun d’entre nous espère pour son avenir lier sa passion avec son emploi.
La filière bac pro GMNF permet de former un jeune public aux nouveaux problèmes environnementaux et aux solutions qui permettent de les résoudre.
Ces différentes formations liées à l’environnement répondent à de réels besoins sur le terrain (sauvegarde des espèces, pollution, gestion et protection des milieux…).
La prise de conscience écologique des individus et en particulier des jeunes de notre âge nous fait espérer plus de débouchés dans ces secteurs pour les années futures.
Ouvertures et débats :
Ces formations sont-elles créées en parallèle de l’apparition de métiers en lien avec l’environnement et la protection de la nature ?
Y a-t-il une demande professionnelle en croissance pour la création de nouveaux métiers ?
Les nouveaux problèmes peuvent-ils créer de nouveaux métiers ?
Les professionnels prennent-ils conscience des problèmes environnementaux ?
Questions et débats
TEXTE
Bibliographie
La nature pour métier. 2010. Collectifs d’auteurs. Educagri Éditions, 270p
JO du 26 juin 2010 et Référentiel du Baccalauréat Professionnel spécialité «Gestion des Milieux Naturels et de la Faune». Lien web direct
Sites Internet des Institutions et Organismes:
www.chlorofil.fr/
www.educagri.fr/
www.portea.fr/
www.lycees-neuvic-meymac.fr/