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Une rencontre inattendue...

Retrouvez le témoignage d'une de nos participantes ayant observé une panthère des neiges à une centaine de mètres. Voir descriptif détaillé

Une rencontre inattendue...

Retrouvez le témoignage d'une de nos participantes ayant observé une panthère des neiges à une centaine de mètres. Voir descriptif détaillé

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Comme nous le disons régulièrement, les missions OSI-Panthera ce n’est pas un simple voyage, c’est une expérience unique sur le plan naturaliste, scientifique, mais aussi humain et personnel !
Voici le témoignage d’une de nos participantes.

7h15, mon réveil sonne en ce matin du 3 août 2024, il est l’heure de se lever car le jour de mon départ pour le Kirghiztan est enfin arrivé. Une dernière caresse à mes toutous et je ferme la porte de la maison à clefs pour aller attendre mon bus, c’est lui qui me déposera à la gare du Havre ou je prendrai le train pour Paris afin de rejoindre l’aéroport Charles de Gaule. Après un long périple j’atterris à Bischkek ou Anne-Lise est venue me chercher accompagnée de Claire. Après une petite sieste réparatrice je fais la rencontre de tout le groupe et nous prenons notre premier repas kirghize : des œufs aux plats, des légumes et fruits frais, du pain délicieux et de la confiture, miam !
Nous partons ensuite visiter un peu Bischkek entre musée et bazar et la journée se termine dans un restaurant ou je peux goûter à une spécialité locale : le langhman (nouilles accompagnées de bœuf et de légumes).

Après une bonne nuit de sommeil nous prenons la route pour plusieurs heures en direction de Chon Jargylchak, petit village paisible situé au bord du lac Issyk-Kul à 1600 m d’altitude ou il fait bon se baigner et se prélasser. Nous sommes hébergés chez Talant, Elisa et leurs 5 enfants qui habitent un véritable havre de paix avec leur joli jardin remplis d’abricotiers au goût délicieux et Elisa nous ravira les papilles avec des mets savoureux.

Le lendemain nous nous mettons en route pour rejoindre la réserve du Sarychat-Ertash et rencontrer nos guides pour cette grande aventure. C’est à près de 4000m d’altitude et à côté d’une mine d’or que je fais la rencontre de Jomagul, mon compagnon équin pour ce séjour. Nos guides Joki, Tinshtik et Elmir sont très accueillants et après nous avoir aidé à nous mettre en selle avec tout notre chargement nous voilà tous en route vers notre premier campement à Atcha.
Dès nos premières foulées dans ce décor incroyable l’émotion m’étreint mais je ne rêve pas je suis bien au Kirghizstan en route pour une aventure formidable à laquelle je pense depuis plus de 2 ans, les larmes me montent aux yeux…
Les premiers jours en haute montagne sont un peu difficiles, les maux de tête me prennent et mon premier transect ne se passe pas comme je l’aurais espéré, du coup j’ai un peu peur de la suite mais après un bon paracétamol le mal de tête n’est plus qu’un lointain souvenir. Je prends très vite mes repères dans la réserve, levé aux aurores avec ma compagne de tente qui est encore plus matinale que moi pour aller observer la montagne à la recherche de bouquetins, mouflons et autres vautours, vient ensuite le petit déjeuner copieux entre flocons d’avoine, fruits secs et pain avec de la confiture et bien entendu, du thé ! Notre grand allié pour bien nous hydrater correctement.

Nous partons ensuite avec nos montures pour les missions pièges photos du jour et sur le chemin j’en profite pour ouvrir grand les yeux et scanner la montagne à la recherche de tout mouvement révélant une présence animale. Cela me permet d’observer moults marmottes, rouge queue de Guldenstadt, et autres lièvres de Tolaï, mais en ce matin du 11 août une surprise encore plus belle nous attend. Nous avons comme souvent divisé le groupe en deux parties et de mon côté le choix entre la crête à pied et la chevauchée a vite été entendu, Elmir ayant pu constater que mon pied était loin d’être aussi sûr que celui d’un bouquetin…. Je suis donc en selle sur mon fidèle Jomagul , aux avants postes derrière Joki comme la plupart du temps lorsque que, au détour d’une butte j’aperçois à environ une centaine de mètres de nous un animal s’enfouir en bondissant , une fraction de seconde plus tard je m’écrie en tendant le bras : » une panthère ! ». Nous sautons à bas de nos montures et prenons nos jumelles pour observer la fuite de ce splendide animal que nous venons de surprendre en plein repas et qui remonte dans le pierrier à toute vitesse. Durant son ascension elle prend tout de même le temps de s’arrêter et de nous regarder avant de finir par aller s’installer sur un rocher bien en hauteur et en sécurité avec son camouflage parfait, durant dix bonnes minutes elle reste posée à nous observer, et bien évidemment nous faisons de même, nous sommes tous sous le coup de l’émotion, nous rions, pleurons, en tout cas moi, c’est l’euphorie…..Peu à peu nous reprenons nos esprits et j’ai alors une pensée pour le deuxième groupe qui n’a malheureusement pas pu vivre cet instant magique, jusqu’à la fin de notre séjour dans la réserve j’ai espéré tous les jours qu’une panthère se montre à nouveau, en vain.
Par bonheur la chance ne nous a cependant pas quittée puisque dès le lendemain alors que je faisais un brin de toilette dans la rivière avec Manon, Edith nous a fait de grands gestes nous invitant à la rejoindre pour nous prévenir que Anne-Lise avait repéré une meute de loups juste en face de notre campement à Bordou…. Quelle chance de pouvoir observer toute cette famille durant de longs moments et ce sans les déranger.

Les jours passent et je ressens une certaine angoisse à l’idée de devoir quitter la réserve et ce pays merveilleux….Je me sens tellement bien dans cet environnement, la vie ici en toute simplicité et en pleine nature me convient parfaitement , mais le jour du départ de la réserve arrive et nous profitons d’une dernière soirée tous ensemble pour danser et faire la fête avec nos guides. C’est ensuite le retour progressif à la réalité avec les retrouvailles de la maison de Talant et Elisa ou nous pouvons nous décrasser entièrement entre baignades dans le lac et un bon bagnia.
Le jour du décollage de Bischek arrive et par chance je suis accompagnée de Denis, un ancien participant qui revient régulièrement ici, ce qui me permet d’être moins nostalgique et de ne pas (trop) pleurer….Je sais cependant que je n’ai pas dit adieu mais au revoir au Kirghiztan…….

Témoignage de Audrey V. août 2024 dans la réserve de Sarychat-Ertash

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