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Ursus arctos : Situation de l'ours brun dans les Pyrénées

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2 février 2013 par : Lucille BOUDE

Ursus arctos - L’ours brun des Pyrénées

Ours des Pyrénées

Identité et mode de vie

Classification

Règne : Animal

Embranchement : Vertébré

Classe : Mammifère

Ordre : Carnivore (mais régime omnivore)

Famille : Ursidé

Genre : Ursus

Espèce : Ursus arctos

Sous-espèce : Ursus arctos arctos

L’ours des Pyrénées est un animal principalement nocturne. En effet, on observe un premier pic d’activité entre 17 heures et 23 heures et un second pic, moins marqué, à l’aube entre 5 et 8 heures (Sources : Roth, 1983 ; Roth H. U. & Huber D., 1986 ; Rauer, 2000 ; Equipe Technique Ours). Cependant, le rythme journalier varie en fonction de plusieurs paramètres :


les conditions météorologiques : l’ours semble plus actif durant la journée lorsque les conditions sont mauvaises (pluie, brouillard...).

la saison : l’ours semble plus diurne au printemps et à l’automne que durant l’été. Il s’agit en effet de saisons de constitution de réserves nutritives.

la tranquillité du milieu : l’ours est d’avantage diurne dans les lieux les moins fréquentés par l’homme, c’est-à-dire dans sa « zone refuge » où il se sent en sécurité.

l’âge de l’animal : les jeunes adultes (ou subadultes) sont plus diurnes que les adultes, ce qui leur permet d’éviter le danger potentiel d’une rencontre avec les ours dominants sur les sites d’alimentation.

L’ours passe la journée dans une couche. Les couches sont des emplacements de repos aménagés par l’ours. Il peut y passer quelques heures, une journée, plusieurs jours s’il est tranquille et proche d’une source de nourriture. De forme ovale et de dimensions comprises entre 1 et 0,60 mètre pour les adultes et 0,5 à 0,4 mètre pour les jeunes, elles sont généralement creusées sous un arbre, lorsqu’elles se trouvent en milieu forestier, mais parfois sur des pâturages. L’altitude de ces couches varie de 1000 à 1650 m dans les Pyrénées Occidentales, dont 12 entre 1200 et 1400 mètres. Ces zones de repos diurnes se situent généralement dans des secteurs à végétation arbustive dense, à proximité d’un cours d’eau ou d’une zone d’alimentation. Il peut s’agir de bordures de couloirs à avalanches ou de lisières forestières sur pente forte (Sources : Camarra, 1983 ; Parde, 1984). Enfin, en été, les couches sont plutôt utilisées sur les versants nord, plus frais. La découverte d’une couche d’ours permet d’affirmer que le secteur est une zone refuge pour l’ours.

reproduction

La période de rut a lieu de fin avril à mi juin dans les Pyrénées.
Il semblerait que ce soient les conditions météorologiques qui détermineraient le déclenchement des chaleurs de la femelle. Il se traduit par d’importants déplacements des mâles à la recherche de femelles. Lors de cette période, la femelle cohabite avec le mâle durant quelques semaines. Mâles et femelles s’accouplent généralement avec plusieurs partenaires, une ourse peut donc avoir, au sein d’une même portée, des oursons issus de mâles différents. Ainsi, l’ourse Ziva a donné naissance à deux oursons en 1997 : l’un était fils de Pyros (Kouki), l’autre d’un ours slovène différent de Pyros (Néré). Des combats ont parfois lieu entre les mâles rivaux qui sont alors très intolérants (Source : Clévenger et Purroy, 1991). Mais dans les régions où la densité d’ours brun est faible, les couples sont plus durables.

Deux à trois jours après la fécondation, il y a blocage du phénomène de segmentation de la cellule œuf. Elle ne reprend que plusieurs mois plus tard, vers novembre, après l’entrée en hibernation (Source : Pearson, 1975). La durée de gestation est donc très courte.

Après 8 à 10 semaines de gestation, la femelle met bas de 1 à 3 oursons qui naissent à la mi-janvier durant l’hibernation. De ce fait, à leur naissance, les oursons sont minuscules puisqu’ils pèsent 350 grammes !
Disposant de 3 paires de mamelles, la mère les allaite dans la tanière pendant 3-4 mois, sur ses réserves de graisse. L’ourse les réchauffe également, grâce à son pelage, car les oursons naissent sans poils.

La famille sort de la tanière généralement entre la fin du mois d’avril et le début du mois de mai. Comme ils ne peuvent effectuer de grands déplacements au cours des premières semaines de sortie, ils vivent aux alentours de la tanière. Les oursons pèsent alors 5 à 6 kg.

Ils sont sevrés à 5 mois et sont alors initiés à leur vie d’ours par leur mère.

Ils restent jusqu’à 2 ou 3 ans avec leur mère, cependant moins de 50 % des oursons atteignent l’âge adulte. En effet, la mortalité est très importante les deux premières années de la vie de l’ourson. Intempéries, faibles ressources alimentaires, prédations sont les principales causes de mortalité de l’ourson de mois de 2 ans.

L’ourse peut se reproduire à partir de 3 ans, même si la première portée n’intervient qu’à l’âge de 5-6 ans en moyenne. Le mâle ne serait potentiellement reproducteur qu’à partir de 6 ans.

Histoire

L’ours brun est présent dans les Pyrénées depuis 250 000 ans. Les nombreuses peintures rupestres et les légendes comme celle de Pyrène ou Jean de l’Ours en témoignent…

Au cours de l’Histoire, le déboisement et la chasse à l’ours, non seulement légale mais aussi encouragée par de nombreuses primes, ont fait diminuer les effectifs des populations ursines. Bien que la chasse ait été définitivement interdite en 1962, la population était déjà bien en dessous du seuil de viabilité à ce moment là.
Avant le début des années 80 l’estimation de la population d’ours des Pyrénées est approximative et controversée, on sait seulement que la population se fragmente en deux noyaux : l’un à l’Ouest et l’autre au Centre de la chaîne pyrénéenne.

Au début des années 90, le dernier ours disparaît du noyau central. Il n’en reste alors que quelques-uns dans le noyau occidental, la population a été en baisse constante jusqu’à ne plus représenter qu’un noyau résiduel de 5 individus localisé en Béarn, en 1995.
A cette période, il apparaît inéluctable que la population d’ours est condamnée à disparaître des Pyrénées.

La France et l’Espagne, avec le soutien de l’Europe, décident alors la mise en place d’un programme LIFE Nature « conservation et restauration des vertébrés menacés dans les Pyrénées » de 1993 à 1996, prolongé jusqu’en 2000. Sous l’impulsion d’acteurs locaux (l’ADET, « Association pour le Développement Economique et Touristique des Pyrénées Centrales » devenue depuis « Pays de l’Ours - Adet »), trois ours bruns sont capturés en Slovénie : ce pays « source » offrait, comme l’ont montré les études préalables, une population d’ours vivant dans des conditions naturelles très comparables à celles des Pyrénées Centrales et génétiquement proche de la source pyrénéenne.
En 1993, une charte relative au renforcement de la population des Pyrénées centrales est signée entre l’ADET et le Ministère de l’Environnement, tandis que la réalisation technique de l’opération est confiée à Artus (qui deviendra plus tard « FERUS »). Ces trois animaux sont ainsi lâchés sur la commune de Mlles (Haute-Garonne) au cœur des Pyrénées Centrales en 1996 et 1997.

En 2003, une étude (Chapron & al., 2003) montre la nécessité de renforcer la population pyrénéenne d’au moins 5 ourses dans le noyau occidental et d’au moins 6 individus (4 femelles et 2 mâles) dans le noyau central. Le processus, enclenché au début de l’année 2004, est accéléré par la mort tragique de l’ourse Cannelle, dernière femelle de souche pyrénéenne, abattue par un chasseur en vallée d’Aspe en novembre de la même année.


1996 et 1997 : 1re réintroduction d’ours provenant de Slovénie

19 mai 1996 : ZIVA, ourse femelle de 5 à 6 ans - 104 kg. Elle a donné naissance à 2 oursons en janvier 1997.

06 juin 1996 : MELLBA, ourse femelle de 4 à 6 ans - 98 kg. Elle a donné naissance à 3 oursons en janvier 1997. Elle a été tuée par accident en septembre 1997.

02 mai 1997 : PYROS, ours mâle de 9 à 10 ans - 235 kg

2006 : 2e opération de réintroduction d’ours

25 avril 2006 : PALOUMA, ourse femelle, réintroduite sur la commune de Burgalays en Haute Garonne.

28 avril 2006 : FRANCKA, ourse femelle de 6 ans et 110 kg, réintroduite sur la commune de Bagnères de Bigorre en Hautes Pyrénées.

Suivis

Équipés de colliers émetteurs, leurs déplacements sont quotidiennement suivis grâce à la technique du radio-pistage et la collecte d’indices. Durant leur première année de vie dans les Pyrénées, les ours ont visité de vastes territoires avant de sélectionner, dans un second temps, un domaine plus restreint. Les ours issus de la réintroduction se sont plutôt bien adaptés à leur nouveau milieu ; plusieurs naissances ont eu lieu mais également quelques cas de mortalité, dans des proportions qui sont toutefois celles habituellement observées pour l’espèce.

Le suivi technique et scientifique de la population a été confié à l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune sauvage). Il repose sur la mise en place d’un réseau composé de membres répartis sur l’ensemble des Pyrénées, le réseau ours brun ROB, animé par l’équipe technique ours. Ces membres issus de différentes structures (Office National des Forêts, Parc National des Pyrénées, membres de l’Institution Patrimoniale du Haut Béarn, fédérations départementales des chasseurs, membres d’associations, administrations, particuliers…) sont spécialement formés pour identifier des indices d’ours et appliquer les protocoles.

Techniques de suivis

Il y a 5 méthodes principales, selon les objectifs fixés et le type d’échantillonnage :

Suivi extensif

Toute l’année, tout type d’indices de présence d’ours (prédation, poils, crotte, trace, observation visuelle, griffade, couche, photo automatique...) est relevé sans plan d’échantillonnage précis par des membres du réseau ours brun ou par des particuliers, et validé par un membre du réseau. C’est la méthode opportuniste, elle permet surtout de déterminer l’aire de distribution de l’ours brun dans les Pyrénées.

Suivi intensif

Il se fait de façon programmée, lors d’opérations de terrain cadrées par divers protocoles (itinéraires pédestres de prospection, stations de suivi, photo/vidéo automatique...) voir lien biblio ours , visant à harmoniser la pression d’observation dans l’espace, c’est la méthode systématique.
Il est opéré au printemps dans les zones de présence régulière des ours. Ce suivi consiste à suivre 1 fois par semaine pendant un mois et demi des itinéraires répartis de façon homogène sur la zone à ours ; et aussi à faire une recherche simultanée d’indices d’ours, début mai, en parcourant pendant 3-4 jours en même temps tous les itinéraires.
Cette opération, qui nécessite des moyens humains importants, n’était menée jusqu’à la fin de l’année 2004 que dans le noyau d’ours de souche pyrénéenne situé dans les vallées d’Aspe et d’Ossau pour disposer de données précises concernant cette sous-population.

Ce suivi permet de déterminer un indice d’abondance, un nombre minimum d’individus différents et la tendance de la population.

Suivi par télémétrie

On pense souvent que les ours évoluant dans les Pyrénées sont tous équipés d’émetteurs permettant leur localisation quotidienne. En fait, la population d’ours bruns est une population animale sauvage et n’a donc pas vocation à être équipée d’émetteurs, puces ou balises VHF pour faire l’objet d’un suivi continu et permanent. L’équipement d’un ours peut être envisagé à titre provisoire et exceptionnel et ne peut répondre qu’à une demande particulière dans un contexte bien précis.
Après capture et équipement d’un émetteur, les ours sont suivis individuellement pendant toute la durée de vie des émetteurs.

Les 3 ours lâchés en 1996 et 1997 ainsi que les 5 ours lâchés en 2006 ont été équipés d’émetteurs pour une durée temporaire. L’objectif de cet équipement était expérimental et scientifique car il permet une analyse fine du comportement individuel, notamment pour connaître l’adaptation des ours à leur nouveau milieu (déplacement, dormance hivernale, utilisation/sélection de l’habitat, prédation). A terme, le dispositif cesse d’émettre faute de batteries.

Suivi individuel par identification génétique

L’analyse est effectuée par un prestataire de service (laboratoire de génétique des populations d’altitude, CNRS Grenoble) à partir des échantillons de poils et crottes récoltés sur le terrain. Les échantillons sont collectés soit lors des suivis intensifs ou extensifs, soit dans le cadre d’un suivi de « piège à poils » mis en place depuis 2004 selon un échantillonnage stratifié : 1 piège à poils/ 16 km2 en zone de présence régulière des ours et 1 piège à poils /64 km2 en zone de présence occasionnelle ou potentielle d’ours.

Cette méthode permet d’estimer l’effectif de la population, certains paramètres démographiques, et de définir les sexes et les filiations des individus. Elle contribue aussi au suivi dans le temps des individus.

Suivi individuel par mesure d’empreintes et photographies

Un suivi individuel est effectué par identification à partir des mesures d’empreintes et/ou de photographies automatiques. Cette méthode, couplée avec la génétique, contribue à estimer l’effectif de la population et à affiner certains paramètres démographiques.

(sources : paysdelours.com ; midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr)

Répartition

Répartition de l’ours

D’après le rapport de l’ONCFS, des effectifs élevés sont cruciaux pour le maintien d’une population d’ours, et ceci d’autant plus que la population est de petite taille.

Des analyses ont permis d’évaluer les paramètres démographiques des 2 noyaux de population sur la période 1993-2005. Selon ce rapport, la conservation de la population pyrénéenne nécessiterait le lâcher de plusieurs ours mâles et femelles dans les deux noyaux de population (au moins 5 femelles dans les Pyrénées-Atlantiques et 4 femelles/2 mâles dans le noyau central, dans le cas d’un scénario démographique optimiste). Les simulations réalisées pour obtenir une population viable concluent qu’il faut réintroduire 13 ours (3 mâles, 10 femelles) dans le noyau occidental et 4 ours (1 mâle, 3 femelles) dans le noyau central. D’après le rapport il est peu probable que la population d’ours brun des Pyrénées atteigne un état de conservation favorable si des réintroductions ne sont pas réalisées dans un avenir proche.

Régime alimentaire

Chez les ours bruns de souche pyrénéenne, la fraction d’aliments d’origine végétale représente 80 % des composants des crottes (ou fèces). Elle comprend plus d’une trentaine de végétaux differents. Les baies jouent un rôle important ; elles représentent à elles seules plus de 30 % des restes retrouvés annuellement dans les excréments.

La fraction carnée issue de mammifères représente 10 %, dont 1/5e de mammifères sauvages et 4/5e de bétail domestique (ovins, caprins, bovins).

régime alimentaire de l’ours

Les ours bruns de souche slovène réintroduits dans les Pyrénées centrales ont un comportement alimentaire semblable à celui des ours autochtones.
La part des végétaux constituant leur régime alimentaire est toutefois plus faible puisqu’elle représente 68 %, au profit des composants animales, et notamment des insectes, qui représentent au moins 20% des aliments consommés.
La fraction animale issue des mammifères est quant à elle à peu près équivalente (environ 14%). pour obtenir ces chiffres la taille de l’échantillon d’étude des matières fécales est de seulement 44 fèces analysés, il convient donc de rester prudents dans l’interprétation des résultats. (Source : Griess et Rech, 1999).

Ainsi, le régime alimentaire est composé d’une série de « menus » saisonniers que l’on retrouve d’une année à l’autre. On observe que les excréments à un moment donné contiennent très peu d’espèces, en général 60 % des fèces ne contiennent pas plus de 2 types d’aliments avec une diversité minimale au printemps (Source : Brana et al.,1988). Les ours sélectionnent les éléments nutritifs les plus riches disponibles aisément à un moment donné.

La prédation sur la faune sauvage n’est pas un comportement systématique. A ce jour, aucun impact significatif de la prédation sur les ongulés sauvages en Europe n’a été mis en évidence. Etant dépourvus des aptitudes prédatrices des canidés (loup) et des félidés (lynx) sauvages, les ours attaquent généralement les individus vulnérables. Concernant le comportement d’attaque sur le cheptel domestique, il semble être appris (Source : Johnson et Griffel, 1982) voire se renforce avec l’âge. C’est pourquoi, il demeure souvent le fait d’individus spécialisés, plus généralement des mâles subadultes ou âgés. A l’inverse, il est fréquent de rencontrer des individus peu prédateurs pourtant quotidiennement confrontés à la présence de troupeaux domestiques. Dans les Pyrénées, plus de 90 % des dommages concernent les ovins, parfois les caprins, exceptionnellement les équins et bovins.
Un ours tue en moyenne entre 1,5 et 1,6 moutons par attaque (Sources : Nédelec, 1995 ; Quenette, 2000), qu’il soit autochtone ou d’origine slovène.

Bilan des dégâts d’ours : voir lien biblio ours

La protection des troupeaux

La prédation sur les troupeaux est une des questions auxquelles un éleveur doit faire face, sur l’exploitation comme en estive.
Dans le cadre du retour de l’ours en Pyrénées Centrales, l’Etat a mis en place un programme d’aides spécifiques destiné à favoriser la cohabitation ours-pastoralisme : aides du ministère de l’agriculture et de la pêche, aides européennes, ainsi que des aides des collectivités territoriales ont été mises en place. Viennent également compléter ces aides les mesures du programme ours, développées par le ministère de l’écologie et du développement durable depuis 1984. Les dommages occasionnés par les ours sont indemnisés et des mesures destinées à limiter les dégâts sur les troupeaux sont proposées dont l’embauche de bergers, l’utilisation de clôtures, le regroupement nocturne des troupeaux, ou l’utilisation de chiens de protection (achat, accompagnement et utilisation).

Les chiens

Patou, chien de protection

Les éleveurs et bergers utilisent deux types de chiens :
• les chiens de conduite, qui servent à rassembler et guider le troupeau (border-collie, berger des Pyrénées ou “labrit”, beauceron par exemples)

• les chiens de protection, dont la seule vocation est de protéger le troupeau (montagne des Pyrénées ou “ patou ” par exemple).

Du strict point de vue de la protection, la présence permanente d’un berger est insuffisante s’il n’est pas doté de chiens de protection, tout comme les chiens de protection ne seront que partiellement efficaces si le troupeau n’est pas regroupé.
L’utilisation de chiens de protection, notamment en montagne, doit s’insérer dans un dispositif global cohérent : encadrement par un ou des berger(s) compétent(s), gardiennage permanent du troupeau et regroupement nocturne (c’est à dire contention des animaux).

La seule présence du patou (odeur, aboiements) suffit généralement à dissuader renards, blaireaux, corvidés et sangliers d’approcher du troupeau mais face à l’ours il est préférable que les chiens soient au moins deux, dans la grande majorité des cas, l’ours n’insistera pas, ne prenant pas le risque d’être blessé dans une éventuelle confrontation.

Note : de nombreux bergers ne sont pas satisfaits par ces mesures et restent résolument opposés à la présence de l’ours et aux complications qu’elle implique.

Actualité 2012-2013

Suite à des plaintes associatives, l’Union européenne vient de déclencher une procédure d’infraction contre la France pour « manquement à ses obligations de protection de l’ours brun ».

Le 30 novembre 2012, la direction générale de l’environnement de la Commission européenne écrivait à la France pour la mettre en demeure : La France a deux mois pour éviter la saisie de la cour européenne de justice. Cette action pourrait menacer l’ensemble des crédits européens pour les Pyrénées.

L’Europe reproche à la France le manque de protection de l’espèce et son état de conservation défavorable, car sans renforcement, le noyau occidental (qui représente près de la moitié de l’aire de répartition dans les Pyrénées) est voué à l’extinction.

Sources

oncfs.gouv.fr (rapport scientifique 2010) ; paysdelours.com ; ariege.com ; midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr ; ferus.fr ; parc-pyrenees.com (Plan de restauration ours 2006) ; carnivores-rapaces.org

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